Entre « nouvelle prospérité » et insécurité, Dessertine se dévoile
L’économiste a présenté quelques grandes lignes de son projet ce mardi 2 décembre, s’attardant longuement sur les « mauvaises performances de Bordeaux » en matière de sécurité.
Daniel Bozec
Le paquet sur la sécurité, un pôle d’intelligence artificielle autour d’un grand data center à Bordeaux nord, ou encore « la rigueur » dans la conduite du budget de la Ville. À la fois figure familière et frisson hors système du début de campagne, l’économiste et candidat à l’élection municipale Philippe Dessertine déroule pour la première fois les grandes lignes de son projet, mardi 2 décembre, dans sa permanence du cours d’Alsace-et-Lorraine. Premier enseignement : il attaque sur la sécurité, et fort, maniant notamment ce chiffre selon lequel « le risque d’être victime d’un crime ou délit est plus élevé de 60 % à Bordeaux que dans les villes de taille similaire ».
Neuvième ville de France, Bordeaux figure de fait parmi les métropoles exposées à la délinquance, mais n’est pas la ville « la plus dangereuse de France » présentée cet été par un agrégateur de données. Philippe Dessertine n’en considère pas moins les « mauvaises performances de Bordeaux » quasi systématiques d’une thématique à l’autre, et surtout « corrélées au fait que les villes qui ont de meilleures performances ont des budgets plus élevés ». Entre l’augmentation des effectifs de la police municipale et la « montée en puissance » de la vidéosurveillance, « je veux qu’on arrive en fin de mandat à 80 millions d’euros », en dépenses et « rattrapages d’investissements », contre « 16 millions » pour la mandature Hurmic.
« Révolution scientifique »
Objectif : « faire de Bordeaux la ville la plus sûre de France pour être la ville qui va le plus attirer en France », promet le candidat Dessertine. Exemple avec Bordeaux nord, où il entend décliner tout un écosystème « en intelligence artificielle », dans « le développement de l’ordinateur quantique » autour d’un projet – avéré – de grand data center. « Une nouvelle prospérité commence avec la révolution scientifique », poursuit-il. En somme, Bordeaux pourrait en être un laboratoire. « On est dans une fin de cycle et au début d’un autre. Cette ville me passionne. Elle est le lieu où l’on peut vivre cette fin de cycle de façon apaisée et le début d’un nouveau cycle de façon formidable. »
Entre le constat d’une réalité plombante et la foi dans un avenir fondé sur la « création de valeur », la pensée Dessertine fait un peu l’ascenseur émotionnel, et il faut parfois s’accrocher.
« On doit regarder en face les grandes menaces et les grandes opportunités »
« Bordeaux est une marque monde, une attractivité incroyable. On doit regarder en face les grandes menaces et les grandes opportunités », martèle-t-il encore. Au rayon sinistrose, prévient le candidat, les dotations d’État aux collectivités seront d’autant plus en baisse que « la France doit produire un effort de guerre », le tout sur fond d’augmentation « accablante » des dettes de la Ville comme de la Métropole.
Attelé à « un audit » des finances de Bordeaux, Philippe Dessertine dit avoir repéré « énormément d’endroits où l’on va réduire la voilure ». « Vous allez devoir chercher des millions un peu partout », insiste-t-il. Et si, relancé, il n’entend pas déflorer les budgets sur la sellette, il assure être « en train de travailler sur le premier budget qu’on va mettre en place ». Car, glisse-t-il, « je pense que nous serons élus dès le premier tour ».



